Description
Vu d’avion, le Pays de Neuchâtel ne constitue pas une entité géographique aisément discernable des régions avoisinantes. La vallée du Doubs le sépare de la France, certes, mais la rivière ne coïncide avec la frontière que sur une vingtaine de kilomètres. Si l’on fait abstraction du domaine des eaux territoriales qui vont, d’une pointe conquérante, agiter les roseaux de la réserve ornithologique du Fanel, à l’embouchure du canal de la Broye, la rive du lac de Neuchâtel forme bien une limite nette, prolongée par la Thielle et un angle du lac de Bienne, mais seules des raisons historiques justifient la présence de bornes cantonales entre Vaumarcus, ancienne seigneurie neuchâteloise, et le village vaudois de Concise, comme entre le bourg du Landeron, fondé au XIVe siècle par Rodolphe IV de Neuchâtel, et Ia Neuveville, sur sol bernois. Le tracé des frontières qui dessinent, dans le relief onduleux du Jura, un parallélogramme irrégulier, n’a rien non plus de « naturel »: il coupe sans grande logique à travers les combes et saute par-dessus la croupe des monts…