Description
Les montagnards valaisans de la rive gauche ont toujours lorgné les vignes de la plaine et des coteaux ensoleillés. La culture de leur vigne et de leur vin loin du foyer a rythmé les travaux et les jours, les va-et-vient saisonniers de milliers de familles. Depuis des siècles, cette transhumance singulière existe, de l’Entremont vers Fully, de Salvan vers Plan-Cerisier, d’Isérables vers Leytron, de Nendaz vers Conthey et Vétroz, d’Evolène et d’Hérémence vers Sion, d’Anniviers en région sierroise ou de Tourtemagne, d’Eischoll et d’Unterbäch vers Salquenen.Dans les vieux documents historiques, on qualifiait de « forains » ces nombreux propriétaires de vigne qui n’étaient pas des habitants du lieu. Le terme s’est connoté au cours des âges, et n’évoque plus guère aujourd’hui qu’une catégorie fiscale. Les bouleversements d’après-guerre ont rendu caduque en apparence cette économie qui dictait ces rituels et ce nomadisme saisonnier. Mais est-ce vraiment le cas? N’est-ce pas aussi notre regard qui change ?